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d’une femme, et les dernières jouissances auxquelles seules on est réduit, quand la volupté dégénère et devient toute positive, ou trop visiblement matérielle, quand on ne sait plus trouver le voile idéal, la nudité ne peut faire l’impression qu’en attendrait un cœur jeune. Des gens ainsi affaiblis sont portés à la croire inutile, si elle n’est point désordonnée : ils n’imaginent pas comment on reste honnête en devenant libre.

Sans doute ils pourraient vouloir les plaisirs informes que cherchent des organes irrités par l’abus même. L’instinct se ferait entendre ; mais comme ils n’ont pas conservé la vraie pudeur, les dégoûts se mêlent toujours à des jouissances d’ailleurs si imparfaites. N’ayant pas su distinguer dans les besoins naturels ce qui était encore convenable, et ce qui ne Tétait plus, ils ont fréquenté des femmes dont la tâche semble être de corrompre les mœurs en favorisant l’oubli de tout principe, et qui se dégradent, non pas précisément parce qu’elles ont trop peu de retenue, mais parce