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LE NOTAIRE JOFRIAU

tint cependant pas son attention, c’est au document qu’elle revint. À genoux près du lit, sa lanterne sur le parquet, elle entreprit d’examiner les pages qu’elle tenait. Toujours hypnotisée par l’écriture, elle voulut connaître le signataire de ce qui lui paraissait un acte légal : « Michel Jofriau, N.P., Varennes, 25 janvier, 17… »

— Lui ! ! Michel ! !

Et dès lors, sa curiosité n’eut plus de bornes et lui fit oublier la vilenie de l’action qu’elle commettait en parcourant le texte, du premier au dernier paragraphe.

— Pourtant, se dit-elle, il n’y a rien d’extraordinaire dans ces clauses. Pourquoi Prickett cache-t-il ce document ? Il ressemble à tous les contrats que préparait jadis mon père, au temps où j’étais si heureuse, sans m’en rendre compte, continua-t-elle en soupirant.

Ce qui l’intriguait de plus en plus, c’est que Prickett fût en possession de cette pièce sur laquelle son nom ne paraissait pas. Comme elle quittait la chambre où le passé venait de lui être rappelé de si étrange façon, elle entendit les pas de son mari.

Monsieur de Martainville arrivait, pressé de retrouver sa femme, car il avait appris un fait sensationnel concernant un parent de Suzanne. Celle-ci allait lui annoncer la visite d’Arnold Prickett, quand le commandant l’interrompit et lui raconta que de