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LE NOTAIRE JOFRIAU

six jours. Faites-moi, je vous prie, l’aumône d’un repas et d’un lit.

Pendant qu’il lui parlait, Suzanne avait reconnu son interlocuteur :

— Vous, Monsieur Prickett ! Comme je déplore votre malheur et l’état dans lequel je vous retrouve ! Mais je suis heureuse de vous revoir. La pensée des soins que je vais avoir la joie de vous procurer et qui vous rétabliront bien vite me console. Venez manger. Nous pourrons causer ensuite.

— Merci !

Quelques instants plus tard, le jeune homme s’attablait. S’étant lesté d’un repas réconfortant, le voyageur se sentit bientôt impuissant à résister au lourd sommeil qui le gagna. Suppliant, il dit à Suzanne qui s’apprêtait à causer :

— Madame, voulez-vous me permettre de me retirer, je tombe de lassitude ; je vous prie de pardonner ce sans-gêne.

— Ne vous excusez pas, monsieur Prickett, c’est plutôt à moi de le faire pour avoir retardé votre repos.

Suzanne conduisit le jeune homme à la chambre qu’elle lui destinait et le quitta aussitôt. Celui-ci, n’ayant pas la force de se dévêtir, se jeta tout habillé sur le lit et s’endormit profondément. Il sommeilla ainsi tout le jour.