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CHAPITRE II.




ALORS qu’à Montréal où Jofriau s’était rendu, une partie de la population s’émouvait du vol commis à Varennes, l’homme que Michel poursuivait s’était engagé sur la route descendant vers les Trois-Rivières. Il saisit la première occasion de se défaire de son cheval qu’il vendit à des colporteurs pour un prix dérisoire. Les ténèbres protégeaient sa fuite, car, dans la crainte d’être découvert, il avait soin de ne marcher qu’après le soir tombé. Les huttes sommairement élevées par des trappeurs, puis désertées, abritaient les heures de sommeil qu’il prenait durant le jour.

Après avoir laissé Varennes, une unique obsession étreignait son esprit : fuir les régions habitées. Le souvenir du crime qu’il venait de commettre le glaçait d’horreur quand il en réalisait l’odieux. Car