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LE NOTAIRE JOFRIAU

aujourd’hui ? Et d’ailleurs, que ce petit carnet appartienne à l’un ou aux autres, il me paraît bien insignifiant comme indice.

La jeune femme remonta tristement à sa chambre ; dans son angoisse, elle pria Dieu avec ferveur de bénir la poursuite entreprise par son mari.

Pendant ce temps, celui-ci galopait sur les traces du voleur qu’il avait retrouvées dans la neige folle tombée après que le vent eut cessé. Les pistes le conduisirent vers le fleuve glacé qu’il traversa en trombe, vers la Pointe aux Trembles. Arrivé sur la berge, la nuit encore obscure l’empêcha de constater que deux pistes y étaient marquées, l’une descendant le long du fleuve, l’autre allant vers Montréal. Sans hésiter, convaincu que le fuyard était parti pour cette dernière ville où il aurait plus de chance de se dissimuler, il poussa sa bête dans cette direction. L’aube se dessinait à l’horizon ; la tempête était tout à fait apaisée ; le grand jour, chassant les horreurs de la nuit, ranimait son courage. À Montréal, il alla tout droit aux autorités policières qu’il mit au courant du vol dont il venait d’être la victime. Aucun des personnages à qui il s’adressa ne douta de la véracité des déclarations faites par le notaire, avantageusement connu dans la ville. L’ordre fut aussitôt donné de se mettre à la recherche du criminel ; mais, après plusieurs heures, il fallut se convaincre, hélas ! que ces démarches demeuraient sans