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LE NOTAIRE JOFRIAU

— Mon Dieu, que faire ? gémit Marie-Josephte.

— Partir, mon amie, à la poursuite du misérable.

Sans perdre un instant Michel se vêtit, alla seller son cheval et cria à sa femme sortie sur le perron :

— Courage, ma chérie, je reviendrai bientôt, en possession de la somme volée.

Il courut vers elle pour un dernier baiser, sauta sur sa monture et s’élança dans la nuit, la laissant anxieuse et atterrée. Aussitôt qu’il fut éloigné, Marie-Josephte se ressaisit. Énergique et forte dans ces tragiques circonstances, comme savaient l’être les femmes de ce temps, elle chercha un moyen d’aider Michel. Elle inspecta minutieusement la pièce où venait de se dérouler le drame.

— Si je pouvais trouver un indice qui puisse aider à retracer le bandit, murmura-t-elle !

S’éclairant de la lanterne qu’elle avait saisie avant de rentrer, elle regarda en tous sens, constata le bouleversement du bureau, les tiroirs ouverts, les paperasses en désordre. Rien ! Elle scruta partout. Toujours rien ! Désespérée, elle allait verrouiller la lourde porte extérieure, quand son pied heurta un objet. Elle se pencha, ramassa un petit portefeuille de cuir usé et vide. Elle l’examina, le palpa, le retourna en tous sens, sans rien trouver qui l’éclairait.

— Ceci n’appartient pas à mon mari, pensa-t-elle, mais à qui ? au voleur ou à ceux qui sont venus ici