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LE NOTAIRE JOFRIAU
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« … La majestueuse église aux lignes de cathédrale dont les flèches jumelles s’élançent si gracieusement dans l’azur. »

Le grand jour est venu, radieux comme sont chez-nous les beaux jours de septembre. Dans l’air léger, les oiseaux se poursuivent à la recherche de la becquée matinale. Le cortège de la noce roule sur le « chemin du roi » vers la modeste chapelle en bois remplacée de nos jours par la majestueuse église aux lignes de cathédrale dont les flèches jumelles s’élancent si gracieusement dans l’azur.

Au pied de l’autel, les jeunes époux, tremblant d’émotion et de félicité, viennent de se jurer foi et amour. Et la cloche chante joyeusement dans l’air, jetant à l’écho les notes retentissantes de son hymne d’allégresse, tandis que les équipages prennent le chemin du retour longeant le fleuve qui étale sous le soleil ses petites vagues irisées. Le vent tiède agite la ramure ; les feuilles d’or et de carmin tombent en une jonchée lente et douce. Les grands ormes se dressent sur l’horizon tandis que la lumière joue sur l’ocre des sentiers, et, de la terre que le soc vient d’ouvrir, monte une odeur fraîche et saine.

Appuyés sur les mancherons de la charrue, derrière leur attelage au repos, les laboureurs regardent passer les voitures emportées dans un nuage de poussière blonde. Ils reconnaissent les mariés et les saluent d’un geste amical, en même temps qu’un sympathique sourire témoigne de la part qu’ils prennent à leur bonheur. Puis, de ce mouvement patient et méthodique, particulier aux paysans, ils reprennent leur tâche, tou-