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LE NOTAIRE JOFRIAU

Jofriau avait atteint celle-ci depuis peu, quand Suzanne arriva au cap Saint-Michel. Anne fut heureuse de connaître la fille de son frère ; et toute la famille accueillit cordialement la jolie cousine française.

Malgré sa tendresse croissante pour Mademoiselle Millault, Michel fut secrètement troublé en revoyant sa cousine et celle-ci s’aperçut de cet émoi. Sa beauté reçut un nouvel éclat de la joie profonde qu’elle en éprouva.

La dernière charretée de foin dans la grange, Jofriau dit à sa femme :

— Voilà que c’est fini ! Il faut maintenant tenir notre promesse et rendre les politesses que nous avons reçues en conviant à notre tour nos amis chez-nous. La fête sera autant en l’honneur de notre nièce que de notre fils.

Mademoiselle Duval-Chesnay n’était pas venue, comme elle pensait dédaigneusement en secret « connaître les habitants de Varennes », mais elle n’en fit rien voir. Avec une grâce charmante, elle parut à cette soirée, en partageant les honneurs avec Michel. Elle ne put s’empêcher de tirer bon augure de cette célébration qui les unissait aux yeux de tous. Assurée d’éblouir l’assistance, elle ne s’en préoccupa guère et n’eut d’attention que pour Michel. Mademoiselle Millault était du nombre des invités et Suzanne ne tarda pas à s’apercevoir que son cousin avait déjà une