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LE NOTAIRE JOFRIAU

— Je veux bien, ma Suzanne, tu as certainement besoin de repos. J’ai une course urgente à faire avec ta mère, nous t’y mènerons ensemble, n’est-ce pas, Armelle ?

La mère acquiesça, heureuse de procurer cette diversion à Suzanne.

— Oh ! merci, cria cette dernière en les embrassant.

Quelques jours passés au monastère rassénérèrent Suzanne qui revenait chez elle, emportant un peu de cette paix intérieure et cette résignation que possédaient en surabondance les pieuses femmes qui l’avaient instruite et la connaissaient mieux qu’elle ne le croyait. Comme la jeune fille venait faire ses adieux à la Mère Prieure, celle-ci lui dit :

— Vous avez des parents en Nouvelle-France ? Trois de nos Sœurs partent bientôt pour la mission de Québec et se chargeraient avec plaisir de vos messages.

— C’est bien bon à vous d’y penser, ma Mère, répondit gracieusement Suzanne.

Puis, frappée d’une pensée subite :

— Dites-moi, le départ est-il prochain ?

— Dans trois semaines, ma chère fille, cela vous donne tout le temps de préparer vos commissions.

Un désir fou germa dans l’esprit de la cousine de Michel. De là à prendre une détermination irrévo-