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LE NOTAIRE JOFRIAU

pense encore ; qu’il se repose et s’égaie, c’est ce qu’il a à faire pour maintenant.

René Jofriau avait dit : « après les foins ». Mais ses voisins et ses proches n’avaient pas attendu si longtemps. Depuis plusieurs jours, la jeunesse avait joué et dansé dans plus d’une maison. Mademoiselle Millaut avait été plusieurs fois invitée et Michel l’avait rencontrée avec plaisir, après l’avoir entrevue au presbytère. Les deux jeunes gens avaient d’abord échangé quelques paroles de politesse. Mais, de plus en plus, les doux yeux bruns de Marie Josephte, sa distinction et sa grâce attiraient le jeune notaire. Souvent il fut son partenaire à la danse. De son côté, la jeune fille trouvait un charme grandissant à ces réunions…

Et les deux jeunes gens vécurent ces instants du premier amour, uniques dans la vie et comparables à nul autre. Michel Jofriau oubliait sa lointaine cousine qui, depuis longtemps, pensait-il, devait s’être consolée de l’absence et de l’indifférence du clerc de son père en acceptant l’une de ces brillantes demandes en mariage dont elle était l’objet.