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LE NOTAIRE JOFRIAU

mais bien arrêtée. N’y revenons plus. Mais avant de vous mettre à l’étude, accordez-moi le plaisir de flâner quelque peu, avec moi, dans nos rues et carrefours.

— Bien volontiers, je vous assure. Quelle émotion je vais éprouver à visiter les lieux où s’est écoulée l’enfance de ma mère et dont elle nous a si souvent entretenus.

On convint alors de montrer au jeune homme les beautés de Rouen. Monsieur Duval-Chesnay était très fier de sa vieille ville et s’en faisait avec plaisir le cicérone. De concert avec sa femme qui y était née et en connaissait tous les coins, il prépara un itinéraire alléchant et varié dont leur hôte à l’avance fut ravi. Chaque jour, une promenade nouvelle faite à loisir, en compagnie de son grand-père, l’initiait aux sites et aux monuments dont s’enorgueillit à juste titre la cité normande. Il vit ainsi la merveilleuse cathédrale avec ses tours du quinzième siècle dont l’une est si bizarrement nommée : la « Tour du Beurre » ; le Portail des Libraires l’amusa par les nombreuses boutiques de livres qui s’y adossent. Il admira les tombeaux célèbres qui ornent l’intérieur de l’église : celui de Richard-Cœur-de-Lion, les mausolées des cardinaux d’Amboise, celui, plus superbe encore, élevé par Diane de Poitiers pour Louis de Brézé, et l’un des plus purs chefs-d’œuvre de la Renaissance.

Ce fut avec un cœur ému qu’il visita le sombre