Page:Senécal - Le Notaire Jofriau, 1935.djvu/134

Cette page a été validée par deux contributeurs.
144
LE NOTAIRE JOFRIAU

quement de madame de Martainville, en un geste de véritable horreur.

Oh ! misérable femme !… siffla-t-il.

Et il se dirigea vers la porte sans la regarder. Comme il sortait pour ne plus jamais revoir Suzanne, la noble et chère figure de son oncle François passa entre la coupable et lui. Toutes les bontés, toute la tendresse que lui avait prodiguées le père crièrent miséricorde en faveur de la fille :

— Vous êtes l’enfant de mon oncle François, dit-il, méprisant, à cause de lui je tâcherai d’oublier le mal que vous nous avez fait. Que le ciel vous pardonne.

Et il s’en alla.

À peine débarqué à Montréal, Michel accourut chez Madame d’Youville où il apprit les détails promis dans la lettre trouvée à Québec : l’arrivée tragique d’Arnold, sa confession, et son désir de faire remettre au notaire Jofriau la somme complète et les pièces qui le réhabiliteraient.

— Voici ces preuves de votre innocence, mon cher enfant ; grâce à elles, personne ne pourra plus douter de vous. En échange, dites-moi que vous ne refuserez pas au pécheur repenti le pardon que je lui ai accordé en votre nom.

Michel, tout tremblant, reçut le précieux paquet,