Page:Senécal - Le Notaire Jofriau, 1935.djvu/130

Cette page a été validée par deux contributeurs.
140
LE NOTAIRE JOFRIAU

ture de madame d’Youville. Nerveux, il rompit le cachet et lut ces lignes :

Mon cher filleul,
Réjouissez-vous et louez Dieu ! Sa Providence a conduit vers moi le malheureux qui vous a volé. J’ai la confession signée de sa main et le document qui vous innocentent. Pardonnez à celui qui vous a fait tant de mal ; quand vous lirez la présente, il sera peut-être dans l’éternité. Repentant, il m’a donné les moyens de vous remettre la somme dérobée. Revenez donc, cher Michel, le bonheur et la joie vont vous sourire à nouveau et votre honneur va sortir indemne de cette épreuve. Je vous attends pour vous donner tous les détails que vous êtes en droit de connaître. Votre douce femme a été prévenue et vit dans l’espoir de votre prompt retour. Je bénis le Père Éternel qui a fait de moi l’instrument de votre réhabilitation. Qu’il vous garde, mon filleul.

Michel, dans un élan de reconnaissance, s’agenouilla en criant :

— Merci, mon Dieu !

Tandis que des larmes de joie inondaient ses joues, sans un mot dire, il tendit la lettre à monsieur de Beauharnois qui, après l’avoir parcourue, étreignit la main du notaire :

— Je me réjouis sincèrement avec vous, mon ami,