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LE NOTAIRE JOFRIAU

suppliant de ne pas le divulguer à cause de l’honorabilité de tous les miens. Qu’il ait pitié d’eux, sinon d’un misérable qui paye chèrement les crimes de sa vie.

— Je vous en fais la promesse, demeurez en paix. Personne ne saura jamais, car je connais la générosité de monsieur Jofriau.

Surpris, le blessé demanda :

— Vous… vous le connaissez ? vous… saviez tout ?

— J’avais appris son épreuve. Mais soyez tranquille : je vous pardonne en son nom.

Soulagé d’un si lourd aveu, Arnold se tut épuisé et s’endormit…

 

Dès l’arrivée des voyageurs du fort Charles à Québec, Michel se rendit au « Château Saint-Louis » pour présenter ses hommages au gouverneur. Celui-ci s’empressa à sa rencontre et lui coupa la parole en lui disant :

— J’ai ici un pli qui m’a été adressé pour vous et qui vous attend depuis un mois.

Le cœur du notaire se serra dans la crainte d’un malheur arrivé à son foyer, quand il reconnut l’écri-