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LE NOTAIRE JOFRIAU

Je vous comprends, pauvre enfant. Je lui transmettrai l’expression de votre tendresse et de votre repentir.

— Oui, madame, écrivez-lui… dites-lui ma douleur et ma misérable fin… mais… il y a… je voudrais…

Sa respiration s’embarrassa à tel point qu’il dût s’arrêter. Puis, rassemblant ses forces que le besoin de se confier décuplait, il se souleva et raconta tout d’un trait le vol de Varennes. La confidente tressaillit en entendant le terrible aveu. Arnold chercha de la main la ceinture qu’il portait toujours et dans laquelle étaient cousues les valeurs qu’il avait dérobées.

— Votre plaie vous fait-elle souffrir ?

— Non,… je cherche…

— Quoi donc ?

— Ma ceinture, elle contient l’argent.

— N’en soyez pas inquiet, elle est en sûreté comme tout ce qui vous appartient.

Il poussa un soupir de soulagement :

— Vous l’ouvrirez, madame ; et, s’il vous plaît, remettez ce que vous y trouverez au notaire Jofriau de Varennes. Dites-lui que j’implore son pardon. Quand je serai mort, faites-lui connaître mon nom, le