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LE NOTAIRE JOFRIAU

— Non… parents en Angleterre… seul… ici.

Après quelques instants qui permirent au malade de se reposer, son infirmière reprit :

— Êtes-vous catholique ?

— Non, protestant…

Et Prickett s’immobilisa. On crut que la mort avait clos ses lèvres sur cette dernière réponse, mais son cœur battait encore. Soudain, dans le grand silence qui régnait autour de sa couche, sa voix s’éleva anxieuse :

— Où suis-je ?… Qui m’a amené ici ?

— Vous êtes à l’hôpital, mon enfant. Ne vous effrayez pas, nous vous soignerons bien.

Arnold voulut faire un mouvement, mais une vive douleur au côté le fit retomber sur son lit. Il avait entièrement repris connaissance alors, et se fit expliquer comment il était arrivé dans cette maison. La mémoire lui revint des événements dont il était la victime et des sanglots le secouèrent.

— Est-ce que je vais mourir ? demanda-t-il épouvanté.

L’angélique « sœur grise » qui veillait sur lui, ne voulant pas anéantir tout espoir, répondit :

— Votre blessure est grave, mais Dieu est tout-puissant. Peut-être exaucera-t-il les prières que nous lui adressons pour votre guérison. Abandonnez-vous