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CHAPITRE IV.




ARNOLD Prickett, en quittant Trois-Rivières, passa le reste de l’hiver à chasser les animaux à fourrure dont il vendait la peau, quand il traversait les endroits habités. Il continuait ainsi le commerce entrepris depuis sa désertion de Tadoussac, assurant sa nourriture et augmentant en même temps son avoir. Dès les premiers jours de mai, il marcha vers Montréal d’où il comptait s’embarquer pour l’Angleterre. Mais le hasard d’une rencontre l’entraîna dans les excès de sa fatale passion : il joua et perdit tout ce qu’il avait gagné dans le trafic des pelleteries. Si forte que fut la tentation cependant, jamais il ne voulut toucher au trésor libérateur qu’il portait soigneusement dissimulé sous ses habits. Car, l’argent monnayé étant rare à cette époque, il avait, au long de ses pérégrinations, échangé son or contre