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LE NOTAIRE JOFRIAU

mant que je connais votre voleur. Car, vous ne doutez pas, je suppose, que ce marchand et votre visiteur nocturne soient un même personnage. Écoutez : Il nous répugne d’accuser un des nôtres, mais nous devons à la justice de vous faire part d’une coïncidence qui nous frappe. Il y a un peu plus d’un an, un officier a forfait à tous ses serments en subornant et enivrant des indiens dont il avait acheté des fourrures au détriment de notre Compagnie. Arnold Prickett, c’est le nom de ce sociétaire déloyal que nous vous aiderons volontiers à retracer, a déserté pour vendre à son profit les peaux qu’il s’était appropriées.

Michel sentit son cœur se gonfler. L’horizon allait-il enfin s’éclairer ? N’était-il pas un fol et vain leurre cet espoir nouveau qui lui souriait ? Mais non ! Une voix secrète lui promettait d’atteindre le but vers lequel tendaient les prières de sa tendre Josette et de ses mignons. Il se ressaisit en voyant fixés sur lui les regards sympathiques de son entourage.

— Il me semble que ce nom de Prickett ne m’est pas inconnu. Où donc l’ai-je entendu ? murmura-t-il tout bas.

Mais négligeant ce détail qui lui parut de peu d’importance, il ne s’en préoccupa plus et demanda :

— Avez-vous quelque moyen de retrouver le criminel ? L’avez-vous déjà poursuivi ?