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LE NOTAIRE JOFRIAU

pher de l’hiver et de la fatigue. Ils atteignirent enfin le fort Charles.

Le premier soin de Jofriau fut de remettre, pour l’identification du groupe, le document qui lui avait été confié. Il dit au gouverneur les péripéties de la terrible randonnée et les tristes événements dont elle avait été marquée. Puis, ayant rempli son mandat envers ses hôtes, il en vint à ses affaires personnelles. Après avoir décliné son nom et le but de son voyage, il présenta l’autorisation que lui avait donnée le Gouverneur Général. Ces formalités remplies, il raconta le vol dont il avait été la victime et ses recherches demeurées vaines jusqu’alors. Enfin, il montra le portefeuille. La stupéfaction fut profonde chez ses auditeurs qui eurent vite reconnu l’objet comme ayant appartenu à un de leurs membres. Jofriau poursuivant son récit, parla du marchand de fourrures ambulant, d’évidente nationalité anglaise, et qu’il soupçonna d’être son voleur. Les messieurs du Conseil Supérieur dressèrent l’oreille et le gouverneur, interrompant Michel, demanda vivement :

— Quel âge avait à peu près votre homme ?

— Trente ans environ.

— Et vous dites que le vol a été commis en janvier de l’année dernière ?

— Précisément, dans la nuit du 26 janvier.

— Oh ! alors, je ne crois pas me tromper en affir-