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LE NOTAIRE JOFRIAU

ce milieu d’octobre, étaient encore commodes et « carrossables », les pluies de l’automne ne les ayant pas détrempés. Michel atteignit donc Québec sans grandes mésaventures. Muni des lettres de créance données par monsieur Le Comte, il se présenta chez monsieur de Beauharnois. Celui-ci, très bienveillant, lui accorda sans hésitation le laisser-passer indispensable pour pénétrer auprès des autorités de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

— Mais, mon ami, lui dit-il, il ne vous sera pas possible de partir pour Tadoussac avant décembre au moins. Aucun navire n’appareille pour ce port et vous devrez attendre la neige pour vous y rendre en raquettes.

Devant l’air déçu de Michel, il se hâta d’ajouter :

— Informez-vous donc. Des trappeurs qui doivent aller vers le nord attendent aussi l’hiver et la neige ; vous pourriez peut-être vous joindre à eux, car il serait dangereux de vous aventurer seul et sans guide.

Jofriau comprit toute la sagesse de cet avis et décida de s’y conformer. Après avoir chaleureusement remercié le Gouverneur Général, il chercha immédiatement à s’aboucher avec le chef de l’une des expéditions projetées ; les arrangements ne furent pas longs à conclure avec le trappeur. Michel se mit à sa solde, heureux de gagner ainsi les frais de son entreprise et de laisser ses économies à sa femme et