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LE NOTAIRE JOFRIAU

Pour ton amour et celui des enfants je réussirai à prouver mon innocence.

Toujours à toi,
MICHEL.

Avant de quitter Montréal, Michel alla communiquer à sa marraine ce qui venait de remonter son courage et lui faire part du sage conseil de Monsieur Le Comte ; Madame d’Youville se réjouit avec lui et bénit le ciel :

— Je suis si heureuse, mon cher filleul ! Où irez-vous d’abord ?

— Tout droit aux Trois-Rivières où, à cause de l’importance que doit avoir le premier établissement de la Compagnie de la Baie d’Hudson en Nouvelle-France, j’espère trouver des officiers supérieurs.

— C’est juste, répondit la noble femme. Puis, toujours prudente et avisée, elle ajouta : Vous rencontrerez certainement de grandes difficultés. Je crois que ces messieurs vont de poste en poste, selon les nécessités de leur trafic. Vous serez peut-être obligé de prolonger votre voyage pour les atteindre.

— C’est bien ce que je prévois un peu ; mais au premier endroit, l’on me renseignera sur leurs activités et je connaîtrai leur destination. Oh ! ma marraine, je ne me fais pas d’illusions sur ce qui m’attend. Mais qu’importe ? si le succès couronne mes efforts. J’ai le pressentiment que la délivrance de