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LE NOTAIRE JOFRIAU

d’une révérence le vénérable docteur, elle vint s’incliner devant la vieille dame.

— Bonjour, ma petite, dit celle-ci en mettant un baiser sur le front blanc. Vous avez hâte, je le vois, de faire connaissance avec votre cousin. À peine rentrée de Kermaheuc, vous voici déjà pour lui dire à votre tour que sa venue parmi nous est une joie.

La blonde enfant répondit sans chaleur :

— Je voulais surtout vous embrasser, grand’mère, et vous porter les hommages de mes parents de Bretagne.

Et se tournant vers le jeune homme qu’on lui présentait, elle le salua légèrement, lui tendant le bout de ses doigts avec une réserve hautaine.

— Michel, dit Monsieur Duval-Chesnay, cette charmante demoiselle est Suzanne, la fille de mon fils François dont vous serez le clerc… si toutefois vous persistez à devenir notaire, reprit-il après une hésitation.

Sa femme se leva en adressant à Suzanne quelques questions sur son récent voyage.

— Venez avec moi, chère belle ; nous causerons dans ma chambre. Le babil d’une grand-mère avec sa petite-fille nuirait aux propos sérieux d’un vieux médecin endurci et d’un futur tabellion, ajouta-t-elle avec un regard d’affectueuse malice à son mari.

Aussitôt la porte refermée, Monsieur Duval-Ches-