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LE NOTAIRE JOFRIAU
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Après un instant de réflexion, il prit le parti de laisser un mot pour Suzanne et de sortir furtivement. À la lueur d’un rayon de lune qui traversait la chambre, il écrivit :

« Je regrette, madame, de partir sans vous revoir et vous remercier. L’importance de mon voyage m’oblige à faire diligence. Je suis en retard déjà, et les heures si réconfortantes passées sous votre toit n’étaient pas miennes. Il faut que je me hâte, c’est pourquoi je quitte votre maison sans vous baiser la main. Je vous demande, comme une suprême faveur, de ne pas divulguer mon passage chez-vous. Je dépose à vos pieds mes hommages. »

Arnold PRICKETT.

Et il sortit avec précaution, s’enfonçant une fois de plus dans la nuit. Dans l’espoir de dépister toute poursuite, et sentant l’extrême imprudence de se rapprocher de Québec, ou de demeurer dans les environs des Trois-Rivières, il rebroussa chemin vers Montréal. Il enveloppa de nouveau le précieux sac parmi ses fourrures, se proposant de le mettre quelque part en sûreté. Puis il abandonna la grande route pour s’enfoncer dans les bois. Le souvenir de la maison natale le hantait plus cruellement que jamais !