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LE NOTAIRE JOFRIAU

— Si, il a raconté que, dans l’après midi fatale, pendant qu’avec des clients il transigeait une mutation de propriété, un colporteur vendait des fourrures à sa femme.

— Oh ! le notaire pare sa notairesse comme une grande dame !… Alors, Alain, mon cousin a reconnu dans le ravisseur avec qui il a lutté, le marchand de la journée ? D’autres personnes de Varennes avaient, sans doute, vu ce dernier qu’elles pourraient identifier ?

— Malheureusement, non, le colporteur ne s’est arrêté nulle part. La maison des Jofriau fut la première où il entra et il n’alla pas ailleurs. Quelques passants ont croisé un étranger sur le chemin, c’est tout ; mais ils ne sauraient le reconnaître. Quand à votre cousin, il lui semble que le marchand et son agresseur n’étaient pas de même taille.

— Quel dommage pour Michel de n’avoir pas plus de preuves à fournir !

— Tant mieux, pensa-t-elle, cela facilitera l’évasion de Prickett.

Et son plan s’échafaudait.

D’Arnold Prickett, dont l’acte mettait en péril le bonheur et la réputation d’un homme jusque-là inattaquable, et de Suzanne qui endossait une complicité tacite, cette dernière était bien la plus méprisable. Elle ne pouvait tirer de cet événement aucune satis-