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sent jamais plus aimable que lorsqu’on se sent aimé ; les femmes surtout n’atteignent la perfection de leurs grâces qu’à force d’hommages. Par la même raison, elles ne conservent le plus souvent leur bonté naturelle qu’à force de bonheur. C’est là sans doute à quoi madame d’Houdetot dut une fraîcheur de sentiment qui ne l’abandonna jamais, et ce charme attrayant de jeunesse morale qui la fit aimer toute sa vie.


I

Sophie-Françoise Lalive de Bellegarde sortait d’une famille de financiers honorable autant qu’opulente, et sur laquelle on trouve quelque intérêt à s’arrêter. Chaque siècle s’exprime par un personnage qui résume ses principaux caractères et devient son effigie ; le courtisan, au dix-septième siècle, au dix-huitième siècle le financier donne le ton, décide des usages, consacre la réputation des écrivains. La puissance, en tout temps, appartient aux « parvenus, » et ceux du dernier siècle profitèrent de leur faveur et de leurs succès pour