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opinion sur elle, il ne craignait point de lui appliquer le terme de bas bleu ; et, comme je me récriais : « Mettons bas rouge, » disait-il.

Tout esprit devient absolu à cette hauteur, et le lecteur ne saurait s’étonner si l’artiste, si le poète, qui trouvait moyen de tracer les images les plus splendides avec les combinaisons de mots les plus simples, ne goûtait guère des écrits d’une éloquence plus verbeuse. D’ailleurs, Heine avait trop d’esprit pour ne point sourire des romans qui tendent à réformer la société. Il estimait que le propre d’un véritable artiste, cet artiste fût-il romancier, poète, auteur dramatique, est de trouver la poésie en copiant la nature.

Somme toute, on ne pouvait lui demander plus, et le premier d’entre ceux qui avaient résolu ce magnifique problème était Shakspeare. Heine ne parlait de lui qu’avec le plus profond enthousiasme. « Vois-tu, me