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déjà l’attendrissement ; nuage rosé où de blondes têtes d’anges apparaissent entre des visages malicieux de démons ; brouillards diaphanes dorés par un soleil imaginaire ; paysages mouvants et pleins de contrastes : tantôt un jardin de cloître, et, tout à côté, les ondes bleues d’un fleuve grec ; tantôt des débris gothiques, et, près de là, le cactus indien, étalant ses pourpres sanglantes. Au milieu de toutes ces féeries, un écolier pensif ou distrait, un étudiant mystique ou cynique, dont vous retrouverez l’original dans le livre du Tambour Legrand ou dans les mémoires de Schnabelewopski, à travers les pages des Nuits florentines et dans quelques-uns des chapitres les plus émouvants des Reisebilder. Le futur Heine perce déjà dans l’expression de cette physionomie mobile et dans le trop plein de cette imagination désordonnée et puissante, maladive et fougueuse. L’ironie plisse déjà la lèvre, le front a des sillons précoces, l’âme a des