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sangsues, qui m’a jeté dedans après y avoir fait entrer le pauvre âne, et qui m’a forcé de mettre ses vieux habits pour prendre les miens, dont il veut faire ses habits de dimanche.

— Nous verrons bien cela, dit M. de Trénilly, profondément irrité. Je l’obligerai bien vite de tout rendre, et je lui ferai donner le fouet par son père. »

Un domestique frappa à la porte.

« Entrez, dit la bonne.

— Voici un paquet des habits de M. Jules, qu’Anfry vient de rapporter ; il demande ceux de Blaise et des nouvelles de M. Jules.

— Tes habits ! dit avec quelque émotion M. de Trénilly. Tu disais, Jules, que Blaise voulait les garder !

Jules, avec embarras.

C’est son papa qui l’aura forcé à les rendre, probablement. Il aura eu peur de vous ; j’avais dit à Blaise que je vous raconterais tout.

— Dites à Anfry qu’il vienne me parler dans ma chambre », dit M. de Trénilly au domestique.

Le domestique sortit.

La bonne avait arrêté le sang avec de la poudre de colophane et avait rhabillé Jules. Son père voulait l’emmener, mais Jules eut peur de se trouver en présence d’Anfry, et il demanda à rester sur son lit.