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demi-heure ; Hélène l’aidait, mais moins vivement.

Jules revint avec un sac plein de graines de toute espèce de légumes.

« Voilà, dit-il, des choux-fleurs, des pois, des radis, des asperges, des navets, des carottes, des laitues, des cardons, des épinards…

Blaise.

Mais, monsieur Jules, tout cela doit être semé sur couche et repiqué quand c’est levé.

Jules.

Du tout, du tout, je ne veux pas ; je veux semer les graines dans mon jardin.

Blaise.

Comme vous voudrez, monsieur Jules ; mais il faudra les attendre bien longtemps.

Jules.

C’est égal, je veux les semer ; j’aime mieux attendre. »

Hélène ne disait rien ; elle était habituée aux caprices de son frère ; sa bonté et sa douceur la portaient à toujours lui céder pour éviter les disputes. Blaise hochait la tête, mais se taisait, voyant Hélène consentir de bonne grâce à sacrifier les fleurs qu’elle avait désirées. Avec sa bêche il fit des traînées de petites rigoles, dans lesquelles Jules semait la graine.

Blaise.

Qu’avez-vous semé par ici, monsieur Jules ?