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« Papa, maman, voyez ce que j’ai, ce que m’a donné Mme la comtesse. »

Anfry et sa femme manquèrent de répéter le cri de Blaise à la vue de la montre et de la chaîne. Ni l’un ni l’autre n’osaient les toucher de peur de les ternir ou de les casser. Ce ne fut qu’au bout de quelques minutes qu’ils pensèrent à aller remercier la comtesse de son beau cadeau.

« Et moi donc, qui ne lui ai seulement pas dit merci, s’écria Blaise, tant j’étais content. Vite que j’y coure.

— Tu n’auras pas loin à aller, mon garçon, dit le comte, qui l’avait rejoint avec la comtesse sans qu’il s’en fût aperçu ; fais ton remerciement, ajouta-t-il en le poussant dans les bras de la comtesse, qui le reçut en souriant et l’embrassa bien affectueusement.

— Oh ! monsieur le comte, madame la comtesse… vous êtes trop bons… trop bons en vérité… Je ne sais comment exprimer mon bonheur et ma reconnaissance. »

Et Blaise, l’heureux Blaise se jeta dans les bras que lui tendait le comte. Il se sentait si ému de tant de bontés, qu’il eut de la peine à contenir l’élan de sa reconnaissance. »

« Mon Dieu ! mon Dieu ! disait-il, je suis trop heureux !… Vous êtes trop bons… tous… tous… Je ne mérite pas… Que le bon Dieu vous le