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ajouta-t-il en présentant à Blaise un beau Paroissien, relié en maroquin noir, doré sur tranches et avec un fermoir en or.

— Il n’est pas à moi, monsieur le comte ; je n’ai pas de si beaux livres. Voici le mien, dit Blaise en tirant de sa poche une pauvre petite Journée du chrétien à moitié usée.

— C’est moi qui te donne ce Paroissien, dit le comte ; il fait partie de la collection que je t’ai promise et qu’on va t’apporter.

— Oh ! merci, monsieur le comte, répondit Blaise rouge et les yeux brillants de bonheur. Merci ; il me semble que je prierai mieux dans ce livre donné par vous ; et surtout j’y prierai toujours pour vous et les vôtres.

— Partons, mes chers enfants, dit le comte ; mais, avant de partir, recevez une dernière bénédiction. »

Et le comte, mettant les mains sur leurs têtes, les bénit tous deux, puis les prenant ensemble dans ses bras, il leur donna à chacun un baiser sur le front, essuya de sa main une larme qu’il y avait laissée tomber, et tous trois, recueillis et silencieux, se mirent en route pour l’église.

Elle se trouvait déjà plus qu’à moitié pleine ; la comtesse et Hélène étaient dans leurs banc, attendant le comte, qui devait les rejoindre après avoir mené Jules et Blaise chez le curé, où se réunis-