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XXI

Le Grand Jour


Le soleil brillait de tout son éclat, les cloches du village étaient en branle depuis le matin ; le village lui-même semblait être une fourmilière en pleine activité ; on allait, on courait dans les rues ; on voyait passer des femmes, des enfants portant des cierges, des bonnets, des rubans ; on allait chercher la voisine pour aider à tout ; d’une maison à l’autre on se prêtait secours pour la toilette et pour le repas qui devait suivre la sainte cérémonie. Le château était calme ; le comte n’avait voulu aucun déploiement de luxe ; tous devaient aller à pied à l’église. Jules avait demandé à se placer près de Blaise ; Hélène devait rester près de son père et de sa mère. Jules se tenait avec son père dans sa chambre, en attendant Blaise, qui avait promis de venir les chercher ; il fut exact au rendez-vous. À neuf heures précises,