« Généreux enfant ! dit-elle ; si simple dans sa grandeur, si modeste, si humble dans son triomphe. Il semble qu’il reçoive un bienfait, et que la reconnaissance doive venir de lui.
— Belle et noble âme, en vérité, dit le comte en passant la lettre aux enfants ! Toujours le même, jamais de rancune ; le cœur toujours plein de charité et de tendresse !… Quel beau modèle à suivre !
— Partons bien vite, dit la comtesse en mettant son chapeau : j’ai hâte d’embrasser ce pauvre garçon et de lui entendre dire qu’il ne m’en veut pas. »
Le comte donna le bras à sa femme, après l’avoir tendrement embrassée, et tous se dirigèrent vers la demeure de Blaise, où ils ne tardèrent pas à arriver.
« Nous voici au grand complet, mon cher enfant, » dit le comte d’un air joyeux en entrant.
Blaise se retourna vivement, son visage devint radieux, et il rougit en voyant la comtesse s’approcher de lui et l’embrasser à plusieurs reprises.
« Je viens te faire mes excuses de vive voix, pauvre enfant calomnié et outragé ; je n’avais pas assez de vertu pour comprendre la tienne, ni assez de sagesse pour deviner le mobile de tes actions.