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dant avec impatience la réponse, qu’ils n’avaient pas de peine à deviner.

Jules.

Nous irons le voir tout de suite, n’est-ce pas, maman ?

— Oui, s’il accepte ma visite, mon cher enfant ; mais il est possible qu’il me demande d’attendre son rétablissement.

Hélène.

Et pourquoi, maman ? Pourquoi reculerait-il la joie que vous voulez lui procurer ?

La comtesse.

La joie ! la joie ! tu oublies donc, ma bonne Hélène, le chagrin que je lui ai fait, et tous mes dédains, et les humiliations que je lui ai fait subir.

Le comte.

Il a tout pardonné, tout oublié, j’en suis certain.

C’est une si belle nature, si généreuse, si sincèrement chrétienne !

Jules.

Voici la réponse, maman ; voici Joseph qui l’apporte. »

La comtesse alla au-devant du domestique qui entrait et, prenant la lettre, l’ouvrit précipitamment. Après l’avoir lue, elle la présenta à son mari.