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Peu de temps après son réveil, un domestique vint apporter à Blaise la lettre suivante, en demandant la réponse :

« Ton dernier ennemi est vaincu, mon cher Blaise ; la noblesse de tes procédés, la vertu que tu as déployée dans les événements récents, que j’ai provoqués et que je regrette, ont entièrement changé l’opinion que je m’étais formée de toi. Au lieu de te qualifier d’intrigant, de méchant, de voleur et de menteur, je te vois tel que tu es, pieux, bon, patient, généreux, désintéressé et dévoué. Tu as déjà reçu les excuses de mon mari et de mon fils ; reçois encore les miennes, et pardonne-moi la peine que je t’ai causée et que je me reproche vivement. Écris-moi si ma visite te ferait plaisir ; je serais peinée d’ajouter une contrariété à toutes celles que je t’ai causées. Je t’embrasse, mon pauvre enfant, et je te bénis des soins que tu as donnés à Jules pendant sa maladie, soins que j’ai eu l’aveuglement de croire intéressés. Prie Dieu pour moi afin qu’il me rende semblable à mon mari, à mes enfants et à toi-même.

« Comtesse de Trénilly. »

Blaise, attendri du contenu de cette lettre, qui avait dû beaucoup coûter à l’orgueil de la comtesse, porta ses lèvres sur la signature, demanda