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Jules.

N’y restons pas trop longtemps ; je ne sais jamais de quoi parler devant maman : j’ai toujours peur d’être grondé.

Hélène.

C’est qu’elle ne pense pas comme nous et comme papa. Si elle pouvait se trouver changée comme papa et toi, nous serions si heureux !

Jules.

Oui, mais il faudrait pour cela qu’elle vît souvent Blaise, qu’elle écoutât Blaise, qu’elle aimât Blaise ! Malheureusement elle le déteste. »

Tout en causant, ils étaient arrivés à la porte de leur maman. À leur grande surprise, au lieu de les attendre, elle alla au-devant d’eux et les embrassa à plusieurs reprises avec vivacité.

« Hélène et Jules, mes chers enfants, leur dit-elle d’une voie émue, votre papa m’a fait lire la lettre du pauvre Blaise… »

À cette épithète de pauvre Blaise, Hélène et Jules écoutèrent avec anxiété.

La comtesse, continuant.

J’en ai été très-touchée ; j’ai reconnu que j’avais eu de lui une fausse opinion, et non seulement je vous permets, mais je vous engage à aller le voir…

— Voir Blaise ! Aller chez Blaise ! s’écrièrent les enfants avec transport.