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si tu ne veux pas, je dirai que c’est toi, et je te ferai chasser.

Michel.

Non, non, monsieur Jules, non, non, il ne faut pas me faire chasser ; je dirai comme vous me l’ordonnez. »

Et Michel prit Jules dans ses bras et l’emporta au château.

Le pauvre Blaise était resté immobile, stupéfait. Enfin il ramassa la serpe et se dit :

« Faut-il que ce garçon soit méchant ! Je vais vite tout raconter à papa, pour qu’il connaisse la vérité et qu’il sache bien que ce n’est pas moi qui l’ai blessé. »

Il courut vers la grille ; son père l’attendait avec impatience.

« Tu y as mis du temps, mon garçon, dit-il en recevant la serpe. Qu’est-ce qui t’a retenu si longtemps ? »

Blaise, tout essoufflé, raconta à son père ce qui s’était passé ; il avait à peine terminé son récit, que M. de Trénilly parut au haut de l’avenue, marchant d’un pas précipité vers la grille.

« Anfry ! cria-t-il avec colère, amenez-moi ce petit drôle, qui s’est caché dans la maison quand il m’a aperçu. »

Anfry marcha seul vers M. de Trénilly.

« Monsieur le comte, dit-il le chapeau à la main,