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qui pleurait ; je souffre bien moins qu’avant l’opération ; et, comme dit M. Taillefort, dans huit jours je serai sur pied.

— Dans huit jours ! Je dis que tu seras sur pied dans quatre jours, n’en déplaise à ce monsieur ; je vais t’enlever cette saleté de cataplasme qu’il t’as mis là, et je le remplacerai par le cataplasme Valdajou. Ce ne sera pas le premier pied qu’il aura guéri, je t’en réponds.

— Es-tu sûr que ce ne sera pas mauvais pour ce qu’il a ? dit Anfry avec inquiétude.

— Mauvais, le cataplasme Valdajou ! On voit bien que tu ne le connais pas, mon ami ; tu y auras plus de confiance quand il aura guéri notre cher garçon. »

Et Mme Anfry se mit en devoir de préparer le cataplasme de son, de chandelle et… Nous laissons deviner ce que Mme Anfry n’a pas voulu nommer.

Blaise s’endormit dès que sa mère lui eut appliqué son remède Valdajou, et il dormit si bien qu’il n’entendit pas le comte qui vint après le dîner savoir des nouvelles du malade.

« Ah ! il dort ! dit-il à mi-voix en jetant un regard sur le lit où dormait Blaise. Tant mieux ! il ne sent pas son mal en dormant… Pauvre enfant ! ajouta-t-il après l’avoir regardé attentivement ; comme il est pâle !