Blaise insista encore pour avoir sa serpe ; Jules continuait à la refuser ; Blaise s’approcha pour la retirer des mains de Jules, qui se mit en colère et menaça de la lancer à la tête de Blaise. Il fit, en effet, le mouvement de la jeter ; la serpe, trop lourde, retomba sur son pied et lui fit une entaille au soulier, au bas et à la peau ; Jules se mit à crier ; Michel, le garçon d’écurie, accourut et s’effraya en voyant du sang au pied de son jeune maître.
« Comment vous êtes-vous blessé, monsieur Jules ? lui demanda-t-il.
C’est ce méchant garçon qui m’a fait mal. Il m’a coupé avec la serpe.
Méchant garnement ! que viens-tu faire ici ? Tu es le fils du concierge ; va à ta niche et n’en sors pas… Ne pleurez pas, pauvre monsieur Jules ; nous allons bien faire gronder ce mauvais sujet qui vous a fait mal.
Tu diras, Michel, qu’il m’a donné un coup de serpe.
Mais est-ce bien vrai ? Je n’ai rien vu, moi.
C’est égal, dis toujours, puisque c’est sa faute,