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Jules, et pardonne-t-elle au pauvre Blaise la part qu’il a prise dans notre amélioration ?

Jules.

Je crois que non, papa ; maman a parlé comme au salon ; la pauvre Hélène a même été grondée pour avoir dit un : oh ! maman ! trop expressif.

— Pauvre Hélène ! dit le comte en lui passant la main sur la tête à plusieurs reprises. Pauvre Hélène, répéta-t-il d’un air triste et pensif, tu as dû souffrir tous ces temps-ci.

Hélène.

Papa, j’étais au couvent ! ces dames sont si pieuses et si bonnes ! mes compagnes étaient si bonnes aussi ! J’étais heureuse là-bas.

Le comte.

Et ici ?

Hélène.

Ici ?… je ne sais pas encore, papa ; cela dépendra de vous et de Jules.

Le comte.

Ma pauvre enfant, tout ce que je pourrai faire pour ton bonheur sera fait ; tu dois voir le changement qui s’est opéré en moi. Ma vieille humeur, mon ancienne sévérité, ma constante froideur ont disparu. Tu n’auras plus peur de moi, je pense.

— Oh ! non, non, papa, dit Hélène en se jetant