Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
La comtesse.

Depuis quand as-tu besoin de consolation ?

Jules.

Depuis que j’ai senti combien j’avais été mauvais, et combien j’avais offensé le bon Dieu.

La comtesse, souriant.

À merveille, mon ami ! vous voilà maintenant devenus bien dévots, ton père et toi ! On ne parle plus que pour prêcher. Mais je te prie de me faire grâce de tes sentences religieuses ; je ne suis pas encore arrivée au point de vous comprendre.

— Oh ! maman ! s’écria involontairement Hélène.

La comtesse.

Est-ce que tu vas te mettre aussi de la partie ? tu sais que je ne supporte pas tes remontrances. Pense comme ton père et ton frère, prie avec eux si cela te fait plaisir, mais au moins que je ne le voie ni l’entende. Adieu, mes enfants, laissez-moi seule ; je suis fatiguée. »

Jules et Hélène se retirèrent dans leur appartement ; leurs chambres se touchaient. En entrant dans celle de Jules, ils virent le comte qui les attendait.

Le comte.

Eh bien ! mes enfants, votre mère est-elle revenue sur sa première impression ? a-t-elle enfin compris la beauté et la noblesse de ton aveu,