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pas le sourire moqueur et méchant d’autrefois, mais un sourire doux et bon qu’elle n’avait jamais vu à son frère. Elle remarqua alors combien Jules était embelli et le changement qu’avait subi toute sa personne et surtout sa physionomie.

« Qu’as-tu donc aujourd’hui ? Je ne t’ai jamais vu ainsi. Tu as l’air tout autre.

— La maladie change, répondit Jules avec gravité.

— Et puis… et puis… tu vas bientôt faire ta première communion », dit Hélène avec hésitation.

Jules.

Oui, Hélène, et tu m’aideras à la faire dignement ; je compte pour cela sur toi, ma chère sœur, et aussi sur un ami que je te présenterai ce soir.

Hélène.

Un ami ? Qui donc ? Y a-t-il de nouveaux voisins dans le pays ?

Jules.

Non, rien n’est changé dans le voisinage : c’est dans mon cœur que s’est fait le changement.

Hélène.

Mon bon Jules, que je suis contente de te voir comme tu es maintenant ! »

Pendant que le frère et la sœur causaient et arrangeaient la chambre d’Hélène, M. de Trénilly avait emmené sa femme et lui racontait la terri-