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tu, quand nous aurons fait notre première communion ensemble, rien ne pourra plus nous séparer.

Blaise.

Quand même nous serions séparés sur la terre, monsieur Jules, nous serons réunis en Dieu et nous nous retrouverons dans le ciel. »

Jules prit la main de Blaise qu’il serra, et ils rentrèrent ainsi au château ; là, Jules dit adieu à son ami, qui attendit avec impatience la convocation du soir pour savoir ce que ferait Jules.

L’heure approchait ; M. de Trénilly et Jules attendaient, en se promenant devant le château, l’arrivée de Mme de Trénilly et d’Hélène. La voiture parut enfin dans l’avenue et s’arrêta devant le perron. Hélène sauta à terre avec la légèreté de son âge, pendant que sa mère descendait plus posément. M. de Trénilly reçut sa fille dans ses bras et l’embrassa avec une effusion qui surprit agréablement Hélène, peu habituée aux témoignages d’affection de son père ; elle le regarda avec étonnement ; M. de Trénilly s’en aperçut et l’embrassa encore en souriant.

« Je suis heureux de te revoir, mon enfant, après la sainte cérémonie à laquelle je n’ai pu malheureusement assister. »

La surprise d’Hélène redoubla, mais elle s’efforça de n’en rien témoigner ; elle alla ensuite