— Puisqu’il vous demande, c’est qu’il vous veut comme vous êtes, reprit le domestique d’un ton bourru.
— C’est vrai », se borna à répondre Anfry.
Et, laissant son travail, il remit sa veste, secoua la poussière de ses pieds, et se dirigea vers le château.
« Où allez-vous ? lui dit rudement un domestique qui balayait l’escalier.
— M. le comte m’a fait demander.
— Est-ce bien sûr ?… Passez alors, quoique vous soyez bien mal vêtu pour paraître devant M. le comte.
— Qu’à cela ne tienne ; j’aime autant ne pas y aller. »
Et Anfry se mit à redescendre l’escalier qu’il avait monté à moitié.
« Mais non, je ne dis pas cela. Puisque M. le comte vous a demandé, c’est qu’il veut vous voir.
— Alors, gardez vos réflexions pour vous », dit Anfry en remontant l’escalier.
Il arriva à la porte du comte de Trénilly et frappa discrètement.
« Entrez ! » lui cria-t-on.
Anfry entra ; il vit un homme de trente-cinq à trente-six ans, d’assez belle apparence, l’air hautain, mais le regard assez doux. Anfry salua ; le comte répondit par un léger signe de tête.