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Le comte.

Non, mon ami. C’est très-naturel. Comme je te l’ai dit le jour où je me suis montré pour la première fois près de ton lit de mourant, c’est moi qui étais coupable de tes fautes ; c’est moi qui devais les payer. Le bon Dieu s’est servi du pauvre Blaise pour m’éclairer ; ta maladie, en amollissant mon cœur, m’a permis de comprendre mes torts immenses envers ta pauvre âme, que je perdais par ma faiblesse et par mon irréligion. Dieu m’a touché par l’intermédiaire de Blaise, et tu as fait comme ton père, que tu aimes et que tu rends bien heureux par ton changement. »

Le père et le fils s’embrassèrent avec tendresse ; Blaise arriva peu de temps après ; il continuait à passer tout son après-midi avec Jules et le comte.

Les forces de Jules revenaient sensiblement, il commençait à faire d’assez longues promenades dans la campagne ; on s’étonnait au village de voir que Blaise l’accompagnait toujours et était traité amicalement par le comte.

Mme de Trénilly était attendue très-prochainement avec Hélène ; ni l’une ni l’autre n’avaient su ni la gravité de la maladie de Jules, ni le retour de Blaise dans le château, ni le changement du comte et de Jules. Hélène avait renouvelé sa première communion avec une grande piété et avait ardemment prié pour la conversion de son père