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« Eh bien ! mes amis, dit-il à ses camarades en rentrant à l’office, voilà du nouveau ! Si je ne l’avais pas vu, je ne le croirais pas ! M. le comte qui embrasse le petit Anfry, et M. Jules qui lui tend la main et qui lui sourit !

— Tiens, tiens, tiens, du nouveau en effet ! Comment, M. le comte, qui est si fier qu’il ne vous regarde seulement pas, et qu’il semble se croire au-dessus de tout le monde, touche et embrasse le petit Anfry ! Du nouveau, comme tu dis, Adrien.

— Vont-ils être fiers, ces Anfry ? reprit Adrien. Et le petit ? va-t-il devenir insolent !

— C’est qu’il faudra le saluer bien bas à son passage !

— Et le servir comme un maître ! comme M. Jules !

— Eh bien, dit le premier valet de chambre, je ne suis pas là-dessus, moi, du même avis que vous, je ne crois pas que le petit change sa manière pour cela. Il est bon et honnête, cet enfant.

— Honnête et bon ! laisse donc ! Tu as déjà oublié toutes ses histoires de l’année dernière.

— Ma foi, mes amis, pour vous dire la vérité, eh bien, entre nous, je n’ai jamais beaucoup cru à ces histoires. Nous connaissons bien M. Jules et de quoi il est capable.

— Il est certain qu’il est mauvais et méchant, que c’en est répugnant.