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et qu’il ne reviendra plus jamais, parce que je suis un méchant, un insupportable. Il m’a abîmé hier mes couleurs et un cerf-volant ; aujourd’hui il casse tout, puis il se fâche encore !

Le comte.

Blaise, ce que tu fais est très-mal ; si tu recommences, je te ferai fouetter par mes gens.

Blaise.

Je n’ai rien fait de ce que dit M. Jules, monsieur le comte ; je ne crois mériter aucune punition. Et quant à me faire fouetter par vos gens, ils n’ont pas le droit de me frapper et je ne me laisserai pas faire.

Le comte.

C’est ce que nous verrons, petit drôle.

Jules.

Non, papa, non, pardonnez-lui encore cette fois, je vous en supplie ; une autre fois, s’il recommence, je le laisserai fouetter ; mais, aujourd’hui, je ne veux pas.

Le comte.

Comme tu voudras, mon ami ; c’est en ta faveur que je lui pardonne son insolence, et j’aime à croire qu’il ne recommencera pas.

— Monsieur Jules, dit Blaise en se retirant, je vous pardonne de tout mon cœur, et à vous aussi, monsieur le comte, tout-puissant que vous êtes et tout petit que je suis. Si jamais vous venez à