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Jules, très-flatté de l’admiration de Blaise, devint de plus en plus aimable et lui proposa de lancer le cerf-volant sur la pelouse devant la maison. Blaise n’eut garde de refuser, et ils s’apprêtèrent à sortir. Blaise offrit de porter le cerf-volant.

Jules.

Non, non laissez-moi le porter ; j’en aurai bien soin.

Blaise.

Prenez garde de bien relever la queue, monsieur Jules ; si elle traînait et que vous missiez le pied dessus, vous la feriez casser. »

Jules avait posé le cerf-volant sur la cheminée, il le prit à deux mains et fit quelques pas pour faire traîner la queue et la rouler à son bras. En tirant la queue pour l’enrouler, il ne s’aperçut pas qu’elle était accrochée à un des candélabres de la cheminée ; il sentit de la résistance, tira fort ; la queue se rompit, et le candélabre roula à terre avec fracas : bougies, bobèches et bronze, tout était brisé.

« Là, mon Dieu ! s’écria Blaise en courant au candélabre ; tout est cassé ! quel dommage ! que c’est malheureux !

Jules.

Qu’est-ce que ça fait ? On m’en donnera un autre ; crois-tu que je vais pleurer pour un méchant candélabre.