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Blaise.

Monsieur le comte, me croyez-vous ? j’ai besoin de le savoir pour rester dans votre maison et surtout près de votre fils.

— Eh bien… oui !… je te crois, dit M. de Trénilly avec vivacité, après un instant d’hésitation. Je te crois, puisque je ne puis faire autrement, et que malgré moi je t’estime.

— Merci, monsieur le comte, merci, dit Blaise, les yeux brillants de bonheur. Que le bon Dieu vous récompense en votre fils de la bonne parole que vous avez dite ! Merci. »

Et Blaise sortit pour entrer chez Jules, laissant M. de Trénilly ému et surpris de l’impression que ce garçon produisait sur lui et de l’autorité qu’exerçait sa parole.

« Comment, te voilà, Blaise ! s’écria Jules en le voyant entrer. Je croyais que tu ne viendrais pas. »

Blaise.

Pourquoi donc, monsieur Jules ? N’avais-je pas à réparer ma sottise d’hier et à vous refaire un autre cerf-volant ?

Jules.

C’est que tu étais parti en pleurant ; je croyais que tu serais fâché de ce que je t’avais dit.

Blaise.

Pas du tout, monsieur Jules. Il est vrai que j’ai été… pas fâché… mais… contrarié, peiné, et que