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en l’absence de mes gens ! c’est très-bien ! très-bien !

— Monsieur le comte, vous vous trompez, dit Blaise les larmes aux yeux. Je n’ai touché à rien, et ce n’est certainement pas moi qui ai sorti ce vin et ces biscuits !

Le comte.

Et qui donc ? serait-ce moi, par hasard ?

Blaise.

Non, monsieur le comte, je sais que ce n’est pas vous ; mais, croyez-en ma parole, ce n’est pas moi non plus.

Le comte.

Et qui donc alors ? Que fais-tu ici ? Pourquoi es-tu seul devant ces armoires ouvertes, cette bouteille posée devant toi, et ce verre plein placé pour être bu ?

Blaise.

Vous dire qui, monsieur le comte, je ne le puis, quoique je le sache. Je suis ici pour avoir de quoi faire un cerf-volant à M. Jules, qui m’attend. Quant aux armoires et au reste, je n’en suis pas coupable, et je vous supplie de me croire.

— Ce garçon-là est incompréhensible, dit le comte à mi-voix ; il vous domine malgré vous : me voici disposé et obligé à le croire, malgré ma raison et l’évidence des faits. — C’est bon, va chez Jules qui t’attend, ajouta-t-il à haute voix.